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L'IA a besoin d'humains qualifiés

L'adoption des technologies IA repose moins sur des scientifiques de haut niveau que sur des spécialistes des données et des programmeurs compétents q

Publishing date
05 October 2020
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This opinion post was originally published in Les Echos.

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Il est vrai que l'Europe produit plus de doctorats en sciences et en ingénierie que toute autre partie du monde. Mais l'adoption des technologies IA repose moins sur des scientifiques de haut niveau que sur des spécialistes des données et des programmeurs compétents qui peuvent mettre en pratique les algorithmes d'apprentissage profond existants à des fins commerciales, comme le souligne Kai-Fu Lee dans son livre « AI Superpowers ».

Pénurie de talents en Europe

Quelle est donc la gravité de la pénurie de talents pratiques en Europe et comment se situe-t-elle par rapport aux Etats-Unis, à la Chine et au Royaume-Uni - les champions mondiaux de l'IA ? Les données sont rares et les comparaisons internationales difficiles. Mais de multiples sources de données se combinent pour indiquer clairement que l'UE est peu performante en matière de formation et de rétention des talents dans le domaine de l'IA.

Nos recherches montrent que les universités américaines, britanniques et chinoises produisent, en pourcentage de la population, beaucoup plus d'informaticiens que leurs homologues européens (bien que les données manquent notamment pour la France, les Pays-Bas, la Pologne et quelques autres pays). Jusqu'à deux fois plus. Et, pour les bachelors, les chiffres augmentent rapidement aux Etats-Unis et au Royaume-Uni alors qu'ils stagnent en Europe.

Une solution pourrait consister à importer ces talents de l'étranger. Mais là encore, l'UE échoue. Son marché du travail n'attire qu'une part relativement faible des talents internationaux dans le domaine de l'IA. Pire encore, l'Europe perd une grande partie des doctorats qu'elle forme dans ce domaine au profit des Etats-Unis en particulier.

Plan Européen

Il n'est donc pas surprenant qu'une étude de LinkedIn sur les profils de ses utilisateurs ait révélé que le Royaume-Uni compte 1,8 fois plus de personnes ayant des compétences en IA que la moyenne de l'UE. Les Etats-Unis en ont 3,1 fois plus.

Des efforts sont en cours au niveau national et européen pour combler le déficit en matière d'IA. En août 2019, le gouvernement allemand a déclaré qu'il attribuerait 30 nouvelles chaires en IA. En février 2020, la Commission européenne s'est engagée à élaborer un plan qui permettrait « d'attirer les meilleurs professeurs et scientifiques » et « d'offrir des programmes de master en IA de niveau mondial ». Ces mesures sont les bienvenues.

About the authors

  • Guntram B. Wolff

    Guntram Wolff was the Director of Bruegel. Over his career, he has contributed to research on European political economy and governance, fiscal, monetary and financial policy, climate change and geoeconomics. Under his leadership, Bruegel has been regularly ranked among the top global think tanks and has grown in influence and impact with a team of now almost 40 recognized scholars and around 65 total staff. Bruegel is also recognized for its outstanding transparency.

    A recognized thought leader and academic, he regularly testifies at the European Finance Ministers' ECOFIN meeting, the European Parliament, the German Parliament (Bundestag) and the French Parliament (Assemblée Nationale). From 2012-16, he was a member of the French prime minister's Conseil d'Analyse Economique. In 2018, then IMF managing director Christine Lagarde appointed him to the external advisory group on surveillance to review the Fund’s priorities. In 2021, he was appointed to the G20 high level independent panel on pandemic prevention, preparedness and response. He is also a professor (part-time) at the Solvay Brussels School of Université Libre de Bruxelles, where he teaches economics of European integration.

    He joined Bruegel from the European Commission, where he worked on the macroeconomics of the euro area and the reform of euro area governance. Prior to joining the Commission, he was coordinating the research team on fiscal policy at Deutsche Bundesbank. He also worked as an external adviser to the International Monetary Fund.

    He holds a PhD in economics from the University of Bonn and studied in Bonn, Toulouse, Pittsburgh and Passau. He taught economics at the University of Pittsburgh and at Université libre de Bruxelles. He has published numerous papers in leading academic journals. His columns and policy work are published and cited in leading international media and policy outlets. Guntram is fluent in German, English, French and has good notions of Bulgarian and Spanish.

  • Julia Anderson

    Julia worked at Bruegel as a Research Analyst.

    Prior to joining Bruegel, Julia worked as a competition policy consultant for two years—producing economic analyses in the context of EU mergers and antitrust investigations (Compass Lexecon).

    Julia also has experience teaching economics (NYU), editing academic journals (Journal of Wine Economics), and working in urban development (Vivid Economics). She has trained at a variety of institutions, including research organisations (Max Planck Institute) and government bodies (NY State Attorney General and US Treasury).

    Julia holds master’s degrees in economics (NYU) and in philosophy (LSE), and a bachelors’ degree in economics (NYU). She is fluent in French.

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